Nuances

Après la durée des notes, les nuances sont les éléments les plus importants si l'on désire que la tablature sonne comme le ferait un vrai instrument. Aucun artiste ne joue chaque mesure, chaque note avec exactement les mêmes accents. On pourrait comparer les fonctions de nuances à une sorte de contrôle de volume applicable individuellement à chaque note.

TablEdit offre une palette "Nuances" comportant huit niveaux qui vont de fff (forte-fortissimo, très fort) à ppp (piano-pianissimo, très doux). Le réglage actif lorsque l'on quitte TablEdit sera réglage par défaut lors du prochain lancement du programme. Le réglage le plus faible est pp (puisque la valeur ppp est utilisée par TablEdit pour les notes liées). Le volume généré par ce réglage est très faible et l'usage en est donc peu fréquent. Même des réglages sur p devraient être utilisés avec parcimonie.

Lorsque vous transcrivez un enregistrement, vous devriez régler les nuances par défaut sur f (fortissimo) ou mf (mezzo-forte) avant de commencer la saisie des notes. L'un ou l'autre vous laisseront suffisamment d'espace pour vous permettre de modifier individuellement et par étapes, le volume de chaque note. Si vous travaillez à partir d'une partition imprimée, il est bien sûr préférable d'ajuster le réglage de la nuance de base afin qu'il corresponde à celui qui est indiqué au début de la partition. Assurez-vous de bien avoir coché la case "Nuances" dans l'onglet Ecran de la boîte de dialogue "Options".

Il n'existe pas de règle simple disant exactement comment utiliser les nuances. Chaque interprétation d'un morceau les intégrera de façon originale. Il vous faut tout simplement écouter la façon dont vous (ou l'artiste qui sert de référence) accentue notes et accords. Toutefois, quelques petits trucs pourront vous être utiles :

Les accords terminant une phrase sont souvent joués 1 ou 2 nuances plus fort que le corps de la section à laquelle ils appartiennent et sont souvent précédés par un ou plusieurs beats (battements).
Les basses étouffées doivent être une nuance au-dessous des notes aiguës non étouffées.
Les harmoniques doivent être plus faibles de deux nuances afin de rappeler la sonorité d'une boîte à musique
Les accords de quatre à six notes doivent être affaiblis d'une nuance

Il y a plusieurs degrés d'intégration des nuances. Le plus bas niveau est tout simplement de les ignorer et de tout écrire avec le même réglage.

Le second niveau consiste à reproduire les nuances indiquées dans la partition originale. Normalement, toute bonne partition en notation classique donne une indication générale de nuance et ajoute parfois des symboles d'accentuation pour certains passages ou certaines notes. Les transcriptions classiques de guitare solo sont parmi celles qui fournissent le plus d'informations détaillées. Les partitions pour piano fournissent également ce genre d'informations. Elles se bornent fréquemment à des indications générales mais néanmoins suffisantes pour ajouter les variations qui donneront vie à vos transcriptions. Il faut faire spécialement attention aux indications particulières de nuance. Celles-ci se manifestent sous forme de symboles attribués individuellement aux notes ou accords et ne s'appliquant qu'à ces seules notes. Les symboles les plus fréquents sont '^' et '>'. En général, le symbole '^' indique qu'il faut ajouter deux niveaux de nuance alors que '>' est plus faible et exige seulement d'accentuer la nuance d'un degré.

Le troisième niveau consiste à ajuster individuellement le volume de chaque note. Plutôt que de m'engager dans une explication longue et complexe, je vous recommande d'examiner les transcriptions faites par Bruce Mock qui se trouvent dans la partie "Gospel" du Free Tablature Archive.

Crescendo et Decrescendo

Ces deux effets apparentés vous permettent de construire de douces transitions entre les parties d'un air comportant différents niveaux de nuance ou encore d'introduire une accentuation dans une mesure particulière. Le placement de ces effets est primordial dans TablEdit. Bon nombre de transcripteurs ont essayé d'introduire des crescendos ou des Decrescendos avec les meilleures intentions, mais ne sont pas parvenus à obtenir les résultats souhaités, soit par manque d'attention, soit en raison d'une mauvaise compréhension de la procédure à suivre. La valeur de nuance assignée aux notes concernées doit rester au niveau initial pendant toute la durée du symbole crescendo/Decrescendo. La première note suivant l'effet détermine le niveau de variation de volume qui doit être appliqué.

Par exemple, la première note d'un crescendo est jouée avec le volume initial et les notes suivantes sont graduellement augmentées en volume, jusqu'à la fin de la transition. A ce point, la dernière note est légèrement moins forte que ne l'est la première note qui suit la fin du crescendo. Le Decrescendo a un fonctionnement inverse, avec une baisse de volume. Changer les nuances des notes concernées annule totalement l'effet. Pour appliquer un crescendo/Decrescendo, placez le curseur sur la position de départ, activez la boîte de dialogue Crescendo - Accent, sélectionnez "Crescendo" ou "Decrescendo" et indiquez le nombre de temps que doit durer l'effet.

D'un point de vue audio, il y a peu ou pas de sens à utiliser un crescendo/Decrescendo sur un seul temps, si le changement de dynamique ne dépasse pas deux graduations. Le passage est tout simplement trop court. Il est aussi simple d'ajuster manuellement et individuellement les nuances pour chaque note successive. Cependant, cela peut être utile en tant qu'indication visuelle du changement de volume. Une autre erreur commune consiste à appliquer un effet de crescendo/Decrescendo alors que la note qui suit la fin de l'effet à la même niveau que la note initiale.

Pour modifier le crescendo/decrescendo, sélectionnez d'abord le marqueur correspondant.